conseillé par Stéphanie
Ce livre est un tourbillon.
Perchée sur vos talons, la robe au vent, ou bien cintré dans votre costume sur mesure ; tout en souplesse, vous allez valser, swinger, twister, danser, danser, au son d'une langue pétillante et inventive.
"L'amour n'a peut-être de raisonnable que sa folie" (Rivarol) : c'est cet amour là qu'évoque Olivier Bourdeaut. Conteur, un peu poète, il nous fait vivre au coeur d'un couple qui s'aime d'une folie douce, parfois furieuse, progressivement inquiétante. Une histoire vue à travers les yeux enchantés d'un enfant, fruit de cet amour.
On quitte ce roman avec un sentiment de légère tristesse, puis la musique revient et on se sent à nouveau joyeusement ivre!
conseillé par Stéphanie
"L'autre Joseph" est à la fois un roman, une quête et une enquête.
"L'autre Joseph" c'est aussi l'arrière-grand-père de l'auteure : Joseph Davrichachvili, né à Gori, en Géorgie à quelques rues et quelques années à peine après Joseph Djougachvili, dit Staline.
Explorer la mémoire, la transmission, Kéthévane Davrichewy l'avait déjà fait dans "Mer Noire", magnifique roman qui racontait l'exil de sa famille maternelle, également d'origine géorgienne. Mais cet héritage était limpide, officiel. Tandis que l'héritage paternel est flou, avec beaucoup de questions qui subsistent.
La Géorgie est le "lieu source" de Kéthévane Davrichewy, c'est un pays fascinant à l'histoire tumultueuse, aux héritages riches et variés, qui porta en son sein bien des révolutionnaires.
"L'autre Joseph" est dédié au père mais raconte la jeunesse incroyable de celui qu'on appelait "le grand-père". Ce roman est un tour de force qui embarque le lecteur dans une aventure politique, révolutionnaire, engagée, tout en interrogeant la figure énigmatique de ce grand-père mêlé à des attentats terroristes, peut-être demi-frère de Staline, réfugié en Suisse, exilé en France, et qui abandonna femme et enfants pour finir ses jours dans une vieillesse solitaire.
Conseillé par Quentin
Le petit Charly est loin de se douter de ce qu'il va se passer à Hartlepool lorsqu'il est forcé de s'y arrêter pour la nuit avec son père. Le lendemain matin, un navire français a fait naufrage sur les côtes de la ville et le seul survivant (ou presque) est le singe du capitaine ! Les anglais qui détestent les français sans pour autant en avoir déjà vus, vont prendre le pauvre primate pour un soldat de napoléon envahissant leurs foyers et le traîner en justice ! Drôle, cocasse, cette BD sur l'antagonisme français-anglais vaut le détour !
Conseillé par Marie-Laure
Tout commence par un tragique fait divers. Une adolescente de 12ans se noie dans la Tamassee, rivière qui sépare la Caroline du Sud de la Géorgie. Les parents, des gens aisés venus du Minnesota, veulent évidemment récupérer le corps de leur fille. Pour cela, il faut poser un barrage provisoire afin de détourner la rivière. Or la Tamassee est protégée par le "Wild and Scenic Rivers Act", c'est-à-dire qu'on ne peut en aucun cas perturber l'état naturel de la rivière. Le débat est donc lancé ! Promoteurs immobiliers, parents, écologistes ou habitant du comté d'Oconee, tous ont un avis sur la question. Maggie, jeune journaliste-photographe à Columbia, est envoyée pour couvrir l'affaire, une affaire très personnelle pour la jeune femme car elle a grandi dans le comté d'Oconee.
Elle a beau avoir fui sa région natale dès qu'elle en a eu la possibilité, la Tamassee continue de couler dans ses veines; d'autant plus que la rivière est liée à son amour de jeunesse, Luke, fervent militant écologiste. Maggie n'est pas la seule à devoir faire face à son passé ; Allen, le ténébreux journaliste qui l'accompagne, est lui aussi touché intimement par ce drame. Ce roman de Ron Rash est évidemment un ardent plaidoyer pour la protection de la nature et une véritable déclaration d'amour pour la Caroline du Sud. Cependant, il aborde aussi des sujets très profonds tels que la relation avec le père, le pardon, le deuil : comment vivre avec ses morts ? Comment combattre ses fantômes ? Comme la plupart des livres de l'auteur, me poids de la tradition et de la communauté est très fort. Ron Rash aborde aussi la question des médias, ou comment la vision d'un journaliste ou l'angle d'une photo peut tout faire basculer. Un très beau "presque" premier roman de l'un des plus grands écrivains de notre époque.
Conseillé par Marie-Laure
Ce roman est né lors d’un atelier d’écriture organisé en marge du festival America. Léa Arthémise a voulu expérimenter une « forme narrative éclatée ». Trois voix racontent une erreur de jeunesse, un braquage d’amateurs qui scellera leur destin à jamais. Bonnie est mère de famille et vit dans une banlieue résidentielle. Un jour, elle tombe sur un article qui annonce une « macabre découverte ». Elle comprend qu’il s’agit de lui, Adel. Il représente son passé, sa fuite, son illusion et sa désillusion. Adel, celui qui rêvait d’une « maison qui surplombe l’océan, en bordure d’une falaise ». Elle va alors recontacter Alain, le troisième personnage de l’histoire. Il est en prison. Trois voix se succèdent, se superposent ou s’opposent, pour écrire ce chapitre de leur passé. Trois voix, mais aussi trois langages différents, révélateurs de la personnalité et du milieu culturel de chacun : tout est une question de géométrie. Un roman d’une modernité absolue.