Avec douceur et bonhomie, un petit goût anthropomorphique et des tons évidemment chauds, les auteurs racontent l’automne et la préparation des animaux au long endormissement de la nature. L’album est aussi prétexte à évoquer l’apprentissage, la filiation et l’envie de grandir. Un ravissement tout simple qui remplit complètement ses attentes.
Leina et le Seigneur des Amanites
Illustrations de Júlia Sardà
Traduit par Nicolas Digard
Gallimard Jeunesse
Les références aux contes de notre enfance abondent, et chacun y verra ses propres petites madeleines, la plus évidente étant celle du conte de « Barbe-Bleue ». Le texte parfait, simple et empli d’un suspense assuré, peut se lire à voix haute sans difficulté. Et puis, Júlia Sardà appose une illustration sombre et fine, faite d’encadrés et de volutes naturelles à la Arts & Crafts, qui enchérit admirablement l’atmosphère mystérieuse.
Phil Earle, auteur anglais, aborde ici un sujet qu’il connaît bien – les blessures de l’enfance – puisqu’avant de devenir auteur pour la jeunesse, il a travaillé plusieurs années comme soignant auprès d’enfants et d’adolescents. Il s’est d’ailleurs inspiré ici de faits réels qu’il raconte dans la postface. Tout l’intérêt du roman, riche en émotions, repose sur la psychologie des personnages et comment chacun arrive à vivre avec ses traumatismes, sur fond d’une guerre à la fois omniprésente et lointaine.
Le petit livre des sortilèges
De Robert Macfarlane
Illustrations de Jackie Morris
Traduit par Patrick Hersant
Les Arènes
Recueil de poèmes célébrant le monde naturel, Le petit livre des sortilèges nous mène au cœur d’une nature trop souvent oubliée et nous invite à redécouvrir la vie animale et végétale qui nous entoure. Les poèmes de Robert Macfarlane s’étalent sur plusieurs pages, nous laissant le temps de nous immerger dans les illustrations de Jackie Morris.
Quel joyeux tintamarre dans la forêt ! Toute une faune très hétéroclite s’est rassemblée sous la verte futaie pour jouer ensemble une belle fantaisie qu’on imagine très jazzy, boogie-woogie. Surtout, ne pas passer à côté de cet album polyphonique et déjanté signé Moog et Dwiggy. À lire en communauté !